Les migrants transnationaux : une nouvelle figure sociale en Roumanie

National audienceCet article traite des migrations transnationales temporaires pratiquées par les classes<br />moyennes roumaines.<br />Le texte décrit comment, dans le contexte de la « transition » post-socialiste qui semble ne pas<br />aboutir, les migrations momentanées de travail vers des pays riches apparaissent, à côté<br />d'autres tendances migratoires, notamment pendulaires ou liées au « commerce de la<br />valise », comme une stratégie particulière d'adaptation à la crise. S'appuyant sur différentes<br />études statistiques, l'auteur constate que ce recours est de plus en plus usité par les jeunes<br />citadins diplômés. En se basant sur une enquête menée auprès de ce public dans une ville<br />moyenne proche de Bucarest, l'analyse se focalise ensuite sur la constitution des réseaux<br />nécessaires à la mise en oeuvre de ces mouvements informels à travers l'Europe. Elle montre<br />alors qu'au-delà d'un projet initial ponctuel et exceptionnel, la migration tend à devenir, pour<br />des individus possédant un capital social transnational de plus en plus vaste, une occupation à<br />plein temps. La dernière partie de l'article examine la position sociale de ces migrants en<br />Roumanie. Partageant leur existence entre une installation confortable sur place et une<br />succession de « stages » de labeur à l'étranger, ils adoptent dans leur ville d'origine, un<br />comportement et des pratiques spécifiques à leur condition ascendante, dessinant ainsi les<br />contours d'une nouvelle catégorie sociale