The Fischler's Proposals for the Common Agricultural Policy: Paving the Way for the Future?

The Mid-Term Review proposals presented by the European Commission in July 2002 and January 2003 correspond no doubt to the most radical CAP reform since the latter was established in the early 1960's. This is not because these proposals include firm commitments on market access and export competition dossiers in the perspective of WTO talks. The proposals are silent on these points. This is because they finally achieve the shift from product to producer support by replacing all existing or newly introduced direct income payments, with a few exceptions, by a single decoupled payment per farm, based on historical references and conditional upon cross-compliance to environmental, animal welfare as well as food security and quality criteria. In addition, they expand the scope of rural development instruments to promote food quality, meet higher standards and foster animal welfare and they increase amounts available for rural development by transferring funds from the first to the second pillar via the introduction of an EU-wide system of degression and modulation. This paper discusses these proposals from both an external and internal point of view. We analyse to what extent the MTR proposals could facilitate the EU negotiation position in the WTO. From a domestic point of view, these proposals correspond to appropriate changes in the right direction with however some important qualifications. We analyse these qualifications. We also discuss to what extent the MTR proposals should be considered as the ultimate reform of the CAP or as the third step, after 1992 and 1999, in the long-term process where public intervention would be mainly reserved for correcting market failures, notably the promotion of positive externalities and public goods as well as the reduction in risk and instability faced by agricultural producers.Les propositions de réforme de la Politique agricole commune présentées par la Commission européenne en juillet 2002 et en janvier 2003 peuvent être considérées comme une révolution. Non parce qu'elles contiennent des engagements à une plus grande ouverture du marché européen ou à une diminution des subventions à l'exportation dans la perspective des négociations agricoles multilatérales du cycle de Doha. Mais parce qu'elles achèvent le mouvement amorcé en 1992 d'un soutien interne aux produits vers un soutien aux producteurs, via le remplacement des aides directes actuelles par une paiement unique par exploitation déconnecté des choix de production, calculé sur une base historique. En outre, le versement de ce paiement serait conditionné au respect de normes en matière d'environnement, de bien-être animal, de sécurité et de qualité des<br />produits. Les propositions permettraient également d'augmenter les ressources disponibles pour financer les mesures dites du deuxième pilier, i.e., les mesures liées à la politique de développement rural. Cet article analyse les propositions d'un double point de vue, externe et interne. Sur le premier point, il s'agit notamment d'examiner dans quelle mesure leur adoption permettrait de faciliter la position de négociation de l'Union européenne à l'Organisation mondiale du commerce. Sur le deuxième point, nous montrons qu'il s'agit d'un nouveau pas, après ceux de 1992 et de 1999, dans la bonne direction même si certains problèmes ne sont que très partiellement résolus (par exemple, celui de l'inégale répartition du soutien entre productions, exploitations, etc.) et même si plusieurs interrogations méritent une analyse quantitative plus approfondie (par exemple, l'impact de ces propositions sur le prix du foncier, le nombre de producteurs, l'abandon éventuel de surfaces, etc.)