Développement durable : une succession sous bénéfice d'inventaire

International audienceTwenty years after its emergence, the least one can say is that sustainable development is not fully operational. This paper examines how to conceptualize what will come after sustainable development from three issues. Is not sustainable development by itself a contradiction? Development implies structural modifications, whereas sustainability supposes continuity. Which resources have to be preserved for the generations to come, if today we do not know which will be essential? Sustainability makes the dead end on the fact that the history of humanity is an alternation of more or less stationary phases and brutal ruptures. Can we really connect global and local scales in a large machinery, as if same principles governed the whole world and each single place? I fact, local and global interactions are not the same since cospatiality replaces distance. Actually, sustainable development dreams an unrealistic smooth world without clashes, conflicts, crisesVingt ans après l'apparition du développement durable, le moins que l'on puisse dire est que son opérationnalité n'est pas évidente. Cette contribution tente de penser l'après-développement durable, à partir de trois grandes interrogations. Le développement durable ne recèle-t-il pas une contradiction en soi ? Le terme de développement implique une modification structurelle, où celui de durabilité suppose une continuité dans l'utilisation des ressources. Quel sens y a-t-il à préserver des ressources pour des générations futures, si nous ne savons pas lesquelles seront indispensables ? La durabilité fait l'impasse sur le fait que l'histoire de l'humanité est une alternance de phases plus ou moins stationnaires et de ruptures brutales. Est-il vraiment possible d'articuler grandes et petites échelles d'action, comme si les mêmes principes devaient fonctionner du mondial au local dans un grand mécano planétaire ? Du local au global, les interactions ne sont pas les mêmes. Convient-il de rappeler que le local peut être défini comme "ce qui relève du lieu". C'est-à-dire là où la cospatialité remplace la distance. Tout se passe comme si le développement durable révait un monde lisse sans heurts, sans conflits, sans crises : en somme, la négation même de la vie