Les moteurs de recherche : trou noir de la régulation ?

Avec internet, le problème de l'information n'est plus celui de la disponibilité ou l'accessibilité mais celui de l'information sur l'information. Les moteurs de recherche sont désormais au cœur d'une l'économie de l'internet (et des contenus) qui tend de plus en plus à devenir une économie de la prescription et de l'attention. Google, constitue une illustration exemplaire du caractère central de l'information et des problèmes que posent les moteurs de recherche d'un point de vue économique et de régulation. Sa croissance a été extrêmement rapide et en a fait, en moins de dix ans, un acteur central du domaine, dont la marque dépasse désormais, en notoriété, celle de Microsoft. Son poids et son importance lui ont permis de constituer une position de quasi-monopole qui soulève des questions inédites et mal prises en compte en matière de régulation publique. On peut ainsi distinguer plusieurs registres de régulation auxquels donnent lieu les moteurs de recherche. Le premier niveau concerne la régulation des contenus Un second niveau très différent consiste à considérer la régulation des moteurs de recherche sous l'angle de leur modèle d'affaires et du marché qu'ils dominent : le marché publicitaire. Un troisième niveau concerne le contrôle du consommateur Un dernier niveau de régulation concerne enfin la question des investissements. De façon plus générale, on peut donc s'interroger pour savoir si la spécificité des problèmes soulevés et des interactions avec les différents secteurs de contenus appelle, ou non, une réglementation sectorielle spécifique pour les moteurs de recherche, comme cela a pu être le cas pour la télévision