République de 1848

International audienceLe corpus concernant la " République de 1848 ", comme l'a intitulé Flaubert lui-même, est situé dans le quatrième volume des dossiers de Bouvard et Pécuchet, g2264, fos 133-204. Cet ensemble de 73 folios a un statut particulier par rapport aux autres corpus du " second volume " du roman, car il s'agissait à l'origine de notes que Flaubert a rédigées pour préparer L'Éducation sentimentale, et qui ont été transférées dans la genèse du dernier roman, car d'une part certaines des perles que renferment ces folios pourront servir pour la copie, c'est-à-dire le " second volume " (on y voit bien, de temps à autre, la mention " copie "), et d'autre part, le sixième chapitre de Bouvard et Pécuchet couvre la même période historique : Flaubert peut donc s'y référer pour la chronologie de son chapitre. On peut distinguer quatre types de notes dans ce corpus : des résumés qui ont été écrits après la prise de note et qui suivent un ordre surtout chronologique, sorte de synthèse qui permet de s'y référer commodément lors de l'écriture, puis des folios plus petits qui proviennent probablement des carnets de Flaubert, ensuite quatre folios allographes, sans doute de la main d'Élisa Schlésinger, relatant les expériences de son mari au " Club des femmes ", et enfin les vraies fiches de lectures à partir d'ouvrages concernant la période. Dans le cas de Bouvard et Pécuchet, cependant, l'utilisation de ces notes est plutôt minimale, mais il faudrait se référer aux manuscrits, scénarios et brouillons, pour préciser ces affirmations, car elles ont pu disparaître au cours de la rédaction. Il semble que Flaubert ait surtout voulu vérifier les dates pour mentionner des événements historiques : les " circulaires de Ledru-Rollin " pour les " 45 centimes ", l'allusion à la propriété, l'invasion de la chambre, le droit au travail, les débats sur la constitution, l'expédition de Rome, par exemple, probablement parce que, par rapport à L'Éducation sentimentale, le texte de Bouvard et Pécuchet est bien plus souvent allusif, et c'est d'ailleurs cette caractéristique qui explique la différence d'utilisation des documents d'un roman à l'autre