George Bush et la légitimité démocratique

In going ahead with war in Irak without the support of the international community and, more generally, in implementing a resolutely conservative policy after having pledged during the 2000 campaign to put an end to « partisan politics as usual», George W. Bush has been acting as a president endowed with strong popular legitimacy. The latter impression was only reinforced when the results of the 2002 mid-term elections were almost unanimously interpreted by the press as a remarkable victory of the President and of the Republican party. This essay aims at reevaluating the magnitude of a victory that was, to a degree, the result of an absence of opposition and needs to be construed as a symptom of the growing gap between electoral results and the implementation of a policy. In the ‘post-9/11'age – which is also the age of absolute parity between Republicans and Democrats – a new imperial presidency has come into place. Its goal is to make optimal use of the executive weapons to reshape partisan balance in the United States and obtain long-term dominance over the three branches of Government.George Bush et la légitimité démocratique: les élections de novembre 2002 en perspective<br />En s'engageant dans une guerre en Irak sans le soutien de la communauté internationale et, plus généralement, en gouvernant résolument à droite après avoir fait en 2000 une campagne fondée sur la fin du jeu partisan à l'ancienne, George Bush agit comme un président qui jouirait d'une très forte légitimité démocratique puisée dans les urnes. Cette impression n'a été que renforcée par une presse quasi unanime à décrire les résultats des élections intermédiaires de novembre 2002 comme une grande victoire du président et du Parti républicain. Cet article vise à relativiser l'ampleur et la portée d'une victoire obtenue par défaut et à mettre l'accent sur le décalage qui existe aujourd'hui aux États-Unis entre résultats électoraux et mise en œuvre d'une politique. À l'âge de l'après 11 septembre et de l'équilibre parfait entre Républicains et Démocrates, émerge une nouvelle présidence impériale qui utilise toutes les ressources de l'exécutif pour provoquer une refondation des équilibres partisans et donc une domination à long terme de l'appareil de pouvoir