La psychologie de la sociologie électorale : Réflexions sur les notions de « personnalité » et d' « attitudes »

Depuis André Siegfried (1913), considéré comme le père fondateur des études électorales, l'objet de celles-ci oscille entre la mise en évidence de régularités d'ordre collectif, de structures, et la recherche des caractéristiques de l'individu – son tempérament, sa personnalité, ses attitudes, son habitus... - à même de rendre compte de ses opinions, dont son comportement électoral ne serait finalement qu'un révélateur, un indice. Dès lors, s'interroger sur la sociologie électorale, c'est s'interroger sur les postulats d'ordre psychologique, voire anthropologique, qui sont faits sur l'électeur. C'est pourquoi nous plaidons pour une réouverture du dossier des soubassements psychologiques de la sociologie électorale. Dans cette communication, nous partirons du classique d'Adorno (Adorno et al. 1950), dont a récemment été publiée une traduction partielle en français (Adorno 2007), pour mettre en évidence les postulats qu'une telle approche implique, ce qu'ils doivent à leur contexte de production, et la postérité d'une telle approche. C'est donc à une réflexion critique sur des notions mobilisées de manière routinière par la littérature en sociologie électorale que cette communication voudrait inviter