Le sol d'occupation acheuléen de l'unité archéostratigraphique UA 25 de La Grotte du Lazaret.

La Grotte du Lazaret, vaste caverne ouverte sur une corniche rocheuse qui domine la Méditerranée, a été occupé entre -190 000 et -130 000 ans par des chasseurs acheuléens de cerfs et de bouquetins. Les fouilles systématiques, menées dans la grotte depuis 1962 sous la direction d'Henry de Lumley par des équipes pluridisciplinaires, ont mis au jour vingt six unités archéostratigraphiques superposées, sur une surface de 86 m2 et une épaisseur de 2,5 m. Rares sont les sols d'occupations acheuléens, non seulement dans le bassin méditerranéen, mais aussi dans le reste du monde, suffisament bien conservés pour apporter autant d'informations sur le mode de vie des chasseurs de grands herbivores de cette pèriode. Le sol d'occupation de l'unité archéostatigraphique UA 25, recouvert de limons par une inondation temporaire survenue après le départ des hommes, étaient de ceux là. Mis au jour entre juillet 2000 et aout 2002, ce sol riche en matières organiques, en ossements fracturés de grands mammifères, en outils lithiques- éclats, galets aménagés, choppers, bifaces et petits galets plats- présentaient une organisation évidente, manifestement liée aux activités pratiquées dans la grotte. Comme les autres unités stratéotratigraphiques, ce niveau bien conservé a été étudié en faisant appel à des sciences différentes dont les résultats ont été sans cesse comparés et intercalibrés : statigraphie, sédimentologie,micromorphologie,susceptibilité magnétique, géochimie organique, géochimie isotopique, géochronologie,palynologie, anthracologie, carpologie, paléontologie, micropaléontologie, archéozoologie,, technologie, typologie, tracéologie, archéopétrographie des outillages préhistoriques, palethnologie, etc. Toutes ces disciplines avaient pour but de révéler des faits et des indices permettant de mieux connaître le comportement et le mode de vie des chasseurs acheuléens qui ont occupé la grotte du Lazaret, à Nice il y a 160 000 ans et de reconstituer le paysage dans lequel ils vivaient. Le lecteur est invité à suivre la démarche des auteurs et à pénétrer avec eux dans la vie quotidienne des hommes préhistoriques