De quoi la trahison est-elle le nom ? : La désappartenance groupale en milieu militaire

International audienceOn propose, dans le cadre d'une analyse linguistique des discours, d'examiner la trahison comme un dispositif discursif et non seulement comme un phénomène social. Dans la perspective d'un constructivisme modéré qui veut maintenir les deux fils de la représentation et de la référence (Goodman 1991) et qui prend acte des acquis de la cognition sociale (Ramognino, Vergès (dir.) 2005), on essaie de montrer que la trahison se constitue en phénomène social à partir de sa perception comme organisateur et de sa nomination comme catégorie. En prenant l'exemple de l'armée comme groupe idéologique (Barrois 1993), sur un corpus de discours touchant à l'honneur et à l'appartenance groupale (citations à l'ordre, codes d'honneur, jugements de tribunaux militaires), on montre que le discours de la trahison permet de formuler un interdit de la culture groupale, qui est la posture de désaffiliation de celui qui se sépare du groupe