Les lieux de mémoire ont été évoqués dans de nombreux travaux analysant leur rôle dans la construction d'une identité nationale. Néanmoins, par leur destruction ou leur construction, ces lieux de mémoire peuvent aussi être un enjeu de la dispute territoriale entre plusieurs populations, tant la mémoire peut être excluante et mettre en scène, dans la ville en guerre, le rejet de " l'Autre ". Cet article se propose ainsi de considérer les lieux de la ville au prisme de leur destruction, pensée géographiquement par les belligérants, pour effacer la mémoire de " l'Autre ", détruire la mémoire collective, et construire une mémoire excluante. Du mémoricide aux monuments de la haine, c'est un enjeu de la pacification des territoires qui est ici ob...