Question(s) de choix : quelques exemples de parcours interrogatif

National audienceThe long-studied question/answer pair as well as the distinction between open and closed questions often leave outside the scope of linguistic investigation what can be called interrogative sequences. Though they occur less often than 'normal' questions, they deserve a deeper treatment than what is to be found in most grammar books since these patterns -- which include alternative questions and more complex combinations of open and closed questions -- can be characterised by a cognitive, rhetorical and discursive movement following a regular rather than a wandering course. Such a construction of meaning is the result of both an internal movement, with a resulting parallel surface syntax, and a rhetorical device inviting the hearer to follow the course initiated and marked out by the speaker, thanks to specific forms of insistence. Interrogative sequences therefore enable the speaker to master the interaction by dynamically restricting the freedom of the hearer and 'answerer'. All the examples found and analysed in this paper come from the spoken English London Lund Corpus.Le traditionnel couple question/réponse ainsi que la distinction établie entre question ouverte et question fermée laissent souvent de côté les séries interrogatives, configurations certes minoritaires mais redevables d'une exploration plus approfondie que celle que l'on trouve généralement dans les grammaires, tant il est vrai que de telles séquences -- au nombre desquelles figurent les questions dites alternatives, mais aussi des associations plus complexes de questions ouvertes et fermées -- proposent un parcours cognitif, rhétorique et discursif qui, par delà le foisonnement apparent des formes, se construit comme une suite régulière d'étapes et de passages obligés. Ce jalonnement du sens par repérages successifs se donne à la fois comme résultat d'un parcours intérieur dont le déploiement discursif semble s'élaborer en parallèle et comme outil rhétorique invitant le co-énonciateur, par le jeu des questions et des formes de valorisation argumentative faisant appel à divers procédés morpho- et phono-syntaxiques, à aller dans le sens voulu par le premier intervenant. L'épaisseur propre à la série interrogative est au final le lieu d'une fragmentation dynamique du sens conduite par un énonciateur soucieux de garder la maîtrise de l'interaction en limitant la marge de liberté de l'autre. L'étude se fonde le repérage systématique des séquences interrogatives présentes dans le London Lund Corpus, corpus d'anglais oral qui propose la transcription avec analyse prosodique de conversations spontanées enregistrées à l'insu d'un ou des participant(s) ainsi que de discours, d'entretiens ou de jeux radiophoniques