Représentations géographiques populaires en Afrique du Sud

International audienceLes chercheurs en sciences sociales en général, et les géographes en particulier "font aujourd'hui une très large place aux notions d'image et de représentation" (Debarbieux, 1998). La production d'images serait à la fois "faculté de connaissance" et "état de conscience" essentiels dans notre rapport au monde (Debarbieux, 1992). Tour à tour perçue comme une donnée, un objet, une écriture, voire une signature, l'image est partout dans la ville. Les artistes -tout autant, voire mieux que les géographes- traduisent "les espaces vécus" (Frémont, 1999) ou rendent compte de "l'esprit des lieux" (Lévy & Lussault, 2000). Au hasard de ses itinéraires ou de ses errances, à travers villes et townships d'Afrique du Sud, zones réputées dangereuses pour tous, l'observateur, le voyageur ou le chercheur se doit de rester à l'affût de signes qui le guident. Il arrive aussi que certains l'égarent mais que d'autres l'interpellent ... Sur les murs, graffitis, peintures, petits posters ou grandes affiches, juxtaposés ou en couches successives, constituent un véritable palimpseste. Ce sont autant d'indices qui témoignent de la vitalité urbaine sud-africaine, autant d'éditoriaux éphémères qui se déclinent en multiples rubriques (décoration, délinquance, éducation, média, mondialisation, politique, société, ville, etc.) (Deliry- Antheaume, 1997). Elles sont le reflet d'une histoire mouvementée ayant produit un territoire fragmenté, discontinu et mal renseigné, où les populations autochtones ont été exclues et assignées à résidence dans leur propre pays..