Autisme et prématurité : état des lieux

Lisa Ouss-Ryngaert, Luis Alvarez, Anne Boissel, Autisme et prématurité : état des lieux [Autism and prematurity: State of the art], Archives de Pédiatrie, Volume 19, Issue 9, September 2012, Pages 970-975, ISSN 0929-693X, 10.1016/j.arcped.2012.06.007. (http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0929693X12002771)International audienceResearch has shown a high rate of autism spectrum disorders among very low birth weight children over the past decade. This paper proposes a literature review on this topic. Two generations of research have followed one another. The first retrospective studies found a high rate of ASD among premature babies. The second generation of prospective studies underlined and relativized this risk. Prospective research using screening tools (M-CHAT) have found around 20 % ASD, whereas 2 studies assessing the actual diagnosis found 5 % and 8 % ASD, 10 to 12 times more than in the general population. A number of hypotheses have been put forward to explain these high rates of ASD: sensory impairment associated with prematurity, white matter abnormalities, and cerebellar impairment. The authors propose complex models that take into account neurological deficits and the effects of perinatal events on interactive dynamics between infants and their caregivers. These models aim to allow suitable prevention and care for premature children with autism, a heavy additional handicap.Dans la dernière décennie, des recherches ont mis en évidence la survenue de troubles du spectre autistique (TSA) chez les grands prématurés, en sus des troubles du développement déjà repérés. Deux générations de recherches se sont succédées. Celles de la première, rétrospectives, mettent en exergue un taux élevé de TSA dans les cohortes d'enfants prématurés. Les plus récentes, prospectives, encore peu nombreuses, soulignent ce risque tout en le relativisant. Les recherches utilisant des outils de screening trouvent des taux relativement élevés (autour de 20 %), tandis que 2 études évaluant le diagnostic actuel chez des enfants et des adultes observent des taux de 5 et 8 %, soit 10 à 12 fois celui de la population générale. Des hypothèses sont proposées pour expliquer ces taux élevés : atteintes sensorielles associées, lésions de la substance blanche, ou atteinte cérébelleuse. La revue de la littérature pousse à proposer des modèles complexes, prenant en compte autant les aspects neurologiques que la répercussion des événements périnatals sur la dynamique interactive entre le bébé et ses partenaires. Ces modèles doivent surtout permettre la mise en place d'un accompagnement et d'une prévention adaptés à ce handicap lourd surajouté