Dans l'ombre de l'euro, le franc suisse : l'autonomie monétaire d'un petit pays en question

Since the beginning of the current crisis, the Swiss franc has strongly appreciated against the euro in particular because it plays the role international safe haven. Even if the country is not a full member of European Union (EU), Switzerland is frequently affected by the Swiss franc/euro exchange rate pass-through given the country's high level of de facto economic integration to the EU. The Swiss National Bank (SBN)'s decision on September 6th to set up a peg to the euro which is still effective shows such a monetary problematic. Hence we discuss in this paper Switzerland's real degree of monetary autonomy. We argue that if the stance of "non adhesive integration" often implies losses of monetary autonomy in the short run, it induces too more margins for the monetary policy in the medium and in the long run. This prevents the Swiss franc from disappearing which is crucial for the country as a whole.Depuis le déclenchement de la crise actuelle, le franc suisse s'est fortement apprécié face à l'euro, jouant un rôle de monnaie refuge internationale. Plus largement, bien que non membre de l'Union européenne (UE), la Suisse subit régulièrement des variations de cette parité, en particulier du fait de son degré d'intégration économique de facto très élevé à cet espace. Le choix du 6 septembre 2011 de la Banque Nationale Suisse (BSN) de définir un cours plancher du franc suisse face à l'euro, toujours en vigueur, l'illustre. Nous discutons dans cet article de cette position à priori problématique de la Suisse à l'égard de l'UE, en questionnant le degré d'autonomie monétaire du pays. Nous montrons que si cette "intégration non adhésive" implique régulièrement des pertes d'autonomie monétaire à court terme, elle garantit par contre à moyen et long terme des marges de manœuvre monétaires, donc l'existence du franc suisse en tant qu'actif monétaire spécifique