Travail de la voix dans la langue : le cas de la prononciation du Français Langue Etrangère

pages 18-20International audienceIl arrive que les apprenants de bon niveau de prononciation, malgré une articulation correcte des voyelles et consonnes, soient encore perçus comme étrangers, à cause de leur prosodie, mais aussi à cause de leur qualité vocale. Cependant, aucune étude n'a encore été effectuée sur le FLE dans ce domaine. Afin de mieux évaluer le ressenti des changements vocaux existant entre le français et la langue maternelle (LM), une enquête a été menée auprès de 114 apprenants du Français Langue Etrangère (FLE): : les résultats généraux des réponses analysées montrent que 80,7% des apprenants ressentent une fréquence fondamentale (F0) différente entre leur production du français et celle de leur LM, et 71,6% ressentent une différence analogue concernant l'intensité. 40% se plaignent d'une douleur à la gorge, à la mâchoire ou à un autre endroit du corps quand ils parlent l'autre langue pour laquelle ils sont bilingues. 58 % de ces apprenants du FLE prétendent forcer leur articulation en parlant la " L2 ", ce qui n'est pas sans lien avec la fonction vocale. Ces premiers résultats subjectifs (ressentis des sujets) et objectifs (mesures des paramètres vocaux) révèlent la nécessité d'un travail vocal chez l'enseignant de FLE et chez l'apprenant, à la recherche du médium propre à chaque langue, " région vocale où la parole vient coïncider le mieux avec la voix " . L'importance du travail vocal dans le contexte de la prononciation du FLE, encore trop modestement pratiqué en France, révèle donc les articulations entre voix, prononciation et langu