Effet de l’âge, du sexe et de la conformité aux stéréotypes de sexe sur les comportements à risque

Les différences de sexe dans l’accidentologie sont bien connues et s’observent dans différents types d’accidents : d’une manière générale, les hommes, quelques soit leur âge, s’engagent significativement plus que les femmes dans des activités à risque, ce qui contribue à augmenter la fréquence ainsi que l’importance des traumatismes dans cette population. Comprendre et expliquer cette " sexospécificité " dans les blessures non-intentionnelles et dans la prise de risque constitue un enjeu majeur de santé publique. Les travaux se penchent actuellement sur le lien entre l’identité sexuée, c'est-à-dire l’appropriation par l’individu des caractéristiques socialement déterminées des hommes et des femmes– et les comportements de santé et les comportements à risque accidentel. Plus précisément, des travaux récents ont mis en évidence le lien entre la conformité aux stéréotypes masculins et les comportements à risque. On a ainsi pu observer l’impact de la conformité aux stéréotypes de sexe masculins – chez les hommes et les femmes – sur la prise de risque en général, sur la prise de risque en tant que piéton chez les enfants, adolescents et adultes ou encore sur le style de conduite et l’accidentologie routière chez l’adulte. La conformité aux stéréotypes de sexe serait d’ailleurs un meilleur prédicteur de la prise de risque que l’âge ou le sexe et permettrait ainsi d’expliquer les différences intergroupes et intragroupes dans la prise de risque. Bien que les hommes et les individus se conformant aux stéréotypes masculins montrent, d’une manière générale, davantage de comportements à risque, des différences intergroupes et intra-individuelles s’observeraient en fonction du type de comportement à risque observé. La présente étude a pour objectif d’observer l’effet des variables démographiques (âge et sexe) et de la conformité aux stéréotypes de sexe sur les comportements à risque dans différents domaines. L’étude a été réalisée, en ligne, sur 879 participants (315 hommes ; 564 femmes) âgés de 16 à 70 ans. Il leur était demandé de répondre à un questionnaire évaluant leur niveau de prise de risque dans cinq différents domaines (financier, santé/sécurité, loisirs, éthique et social). Il s’agissait d’une version française du Domain-Specific Risk-Taking (DOSPERT). La conformité aux stéréotypes de sexe des individus était mesurée par la version française du Bem Sex Role Inventory (BSRI). L’analyse des données est en cours. Des analyses de régressions vont être effectuées afin d’évaluer l’effet des variables démographiques et de la conformité aux stéréotypes de sexe sur les comportements à risque dans les différents domaines observés. On peut s’attendre à ce que le fait d’être un homme et le fait de se conformer fortement aux stéréotypes masculins prédisent un fort niveau de prise de risque. On peut cependant s’attendre à des différences intergroupes et intra-individuelles en fonction du domaine de prise de risque. Ces résultats seront discutés en termes de relation entre la masculinité et les comportements à risque. L’effet des rôles sociaux et des stéréotypes de sexe, amenant à une valorisation de la prise de risque chez les individus masculins, sera notamment évoqué