La peau en gage

International audienceL'article présente le développement d'une réflexion méthodologique visant à resituer l'observation de la migration burkinabé vers l'Italie, c'est-à-dire d'un flux migratoire, dans une ethnographie des lieux de la mobilité, ce que les géographes nomment un " champ migratoire " (Hägerstrand, 1951). La définition d'un cadre visant à observer le lien entre les migrations et l'émergence de " régions de culture " à partir d'un déplacement des enquêtes vers les " espaces vécus " s'est donné pour objectif d'appréhender de façon tangibles les lieux où se dessinent une autonomie des systèmes migratoires. Représentant des espaces et des univers de relations socialement investis par les sujets migrants, ces " espaces vécus " devaient permettre de décrire les réseaux sans les insérer, ni dans des structures sociales préétablies, ni dans une construction préalable de l'espace-temps. Partant d'une première description de l'organisation des réseaux burkinabé à destination de l'Italie, la publication de cet article nous a conduit à mettre en évidence les occultations liées à l'utilisation de la diaspora et aux mémoires diasporiques dans l'étude des circulations migratoires