Henri Hauser disait du massacre de la Saint-Barthélemy qu'il avait fait couler "à peine moins d'encre que de sang". Dans la même veine, ce recueil détourne temporairement les yeux du sang pour les fixer sur l'encre, celle des guerres de Religion, délaissant l'évènement pour s'arrêter sur ses modes d'appropriation, de diffusion et de transformation par les "médias". Car dans l'urgence de raconter l'histoire, on a peut-être laissé de côté l'essentiel: l'extraordinaire des guerres de Religion, ce n'est pas tant ce dont on a parlé que le fait qu'on en ait tant parlé. Tout ne complote-t-il pas, sous l'Ancien Régime, plus encore en temps de guerre civile, à étouffer l'évènement? L'absence d'espace public structuré, les distances infinies, l'illet...