Charcoal analysis of lime kiln remains in Southern France : an original process of mediaeval and modern traditional lime burning

In Southern France, little has been known concerning the techniques used for lime burning. Recent archaeological research (excavations and surveys) provides evidence of a new lime burning process using a little sole to shaft and high stokehole. These lime kiln elements have been recognized in sites such as Saint-Blaise-de-Bauzon (XIIIth century, Bollène, Vaucluse), earthenware factory Favier (XVIIth century, Montpellier, Hérault) and the Homme Mort Valley (XVIIth century, Peynier, Bouches-du-Rhône). These new archaeological data allow the re-evaluation of the development of this activity and associated firewood management. Several kilns have been excavated in the Lower Provence (France), especially in the high Arc Valley area, aiming at a better understanding of the links between kiln construction and architecture and fire control. A sampling protocol of charcoal has been defined, experimented and improved during excavation work. The careful excavation and sampling of the charcoal layers is followed by microtopography of the kiln in order to identify the morphology / pattern of the fireplace. Fine sieving (0,2 mm mesh) allows the recovery of even the smallest charred biological remains (twigs, spines, leafs) and the reconstruction of the technical process of supplying the fire with wood. Charcoal analysis has taken in account diverse factors. After the anatomical identification of the species, all the specimens have been calibrated; statistical results thus obtained testify to the use of kindling wood (from scrub vegetation). The bark is often preserved allowing us to identify the cutting season. Further charred botanical remains (leaves and spines) were studied in Montpellier (Institut de Botanique) and point to the use of a taper at the bottom of fireplace to light the fire, at the very begining of the burning. This process is well suited for a lime burning kiln provided with a high stokehole. This new conception of lime production leads to the re-interpretation of the results from old excavations all over the Northern-Western Mediterranean basin, especially in Tunisia and central Italy.Les techniques de fabrication de la chaux sont assez méconnues dans le Midi de la France. Des recherches récentes (fouilles archéologiques et prospections) ont mis en évidence l'existence d'un procédé de cuisson au moyen d'une petite voûte à cheminée et gueule haute. Cette disposition des éléments du four à chaux est désormais connue sur plusieurs sites de productions de chaux à Saint-Blaise-de-Bauzon (XIIIe siècle, Bollène, Vaucluse, France), à la faïencerie Favier (XVIIe siècle, Montpellier, Hérault, France) ou dans le vallon de l'Homme Mort (XVIIe siècle, Peynier, Bouches-du-Rhône, France). Elle vient renouveler la vision acquise par l'archéologie sur cet artisanat et implique une gestion du feu spécifique. Plusieurs fours ont été fouillés en basse Provence (France), notamment dans le secteur de la haute Vallée de l'Arc, afin de comprendre les liens qui existent entre la disposition des éléments techniques du four et la gestion de la cuisson. Un protocole de prélèvements anthracologiques a été élaboré et affiné au fil des opérations archéologiques. Après un décapage minutieux de la couche de charbons, un relevé microtopographique est réalisé pour saisir la morphologie des restes du foyer, puis les charbons sont prélevés à la manière des places de charbonnières. Un tamisage très fin est ensuite effectué, permettant de récolter les végétaux carbonisés les plus petits (brindilles, épines, feuilles) et de reconstruire la chaîne opératoire technique de l'alimentation en combustible du feu par les chaufourniers. L'analyse anthracologique a tenu compte de plusieurs paramètres. Outre la caractérisation des espèces, les charbons de bois ont été calibrés afin d'établir une étude statistique pour montrer l'utilisation de fagots de broussailles. La saison d'abattage a été déterminée grâce à la conservation fréquente de l'écorce. L'analyse anthracologique a été complétée par une identification botanique réalisée à l'Université de Montpellier II sur les feuilles et épines carbonisées, mettant en évidence l'utilisation d'une mèche à la base du foyer servant à allumer le feu au début de la cuisson, procédé tout à fait adapté à la cuisson de la chaux avec gueule haute. Cette nouvelle approche de l'artisanat de la chaux permet de réinterpréter les résultats de fouilles de ce type d'installations découvertes plus anciennement dans le Sud de la France, mais aussi dans d'autres régions du pourtour de la Méditerranée, comme en Tunisie ou en Italie centrale