Une candide au sein d'un débat public : conclusions et impressions

International audienceProgressivement, une culture à la française du débat de société autour des enjeux de l’environnement s’installe dans les mœurs. Non sans mal, tant cela bouscule les données institutionnelles (« Mais, enfin..., ils m’ont délégué leurs pouvoirs… »), les habitudes technocratiques (« L’Etat et moi, on sait parce que c’est compliqué ; d’ailleurs, l’intérêt général… »), les croyances d’en haut (« Quoi ! Le peuple ne serait pas idiot ? ») et, parfois, les rapports de force.L’un des outils les plus nouveaux est sans doute le Débat public que la Commission nationale du débat public (CNDP) – maintenant Autorité administrative indépendante – a reçu mandat, par la loi du 2 février 1995 puis celle du 27 février 2002, de mettre en œuvre. Port 2000 au Havre, ligne THT Boutre-Carros ; projets de liaisons autoroutières (A 51, Francilienne, A 12…) ; lignes à grande vitesse diverses (Bordeaux – Espagne, Poitiers – Limoges…), etc., voici quelques-uns des projets soumis depuis lors à débat public. Des programmes ou des politiques ont elles aussi été mises en débat comme, récemment, la question de la gestion des déchets radioactifs de haute activité et de moyenne activité à vie longue.L’une des caractéristiques déterminantes de cette forme de débat, c’est qu’il est organisé et conduit par une Commission particulière du débat public (Cpdp), tiers garant de médiation délégué par la CNDP, neutre sur le plan technique et indépendant. Persuadée qu’à court ou moyen termes, les orientations de la recherche et les programmes scientifiques, pour être engagés dans de bonnes conditions, devront passer au préalable au crible de ce genre de débat, la ME&S suit avec attention ces expériences. C’est ainsi que Danielle Barrès a participé à la commission particulière de l’A 51 (liaison Grenoble – Sisteron) et que j’ai moi-même présidé celle du débat Iter (International Thermonuclear Experimental Reactor…) en Provence. Nous rendrons compte de nos expériences passionnantes dans des Courriers à venir.Parmi les sept membres de la Cpdp du débat Iter en Provence, il y avait une candide, Patricia Jean-Drouart, artiste peintre. Ce sont ses impressions qu’elle livre.Le débat Iter en Provence (http://www.debatpublic-iter.org/) s’est déroulé de janvier à mai 2006 (rappelons que le traité international engageant définitivement la réalisation Iter à Cadarache, sur le territoire de Saint-Paul-Lez-Durance, en Provence, n’a été signé par les partenaires internationaux que le 20 novembre 2006…). Il a été préparé durant le second semestre 2005 sur la base d’un périmètre de questionnement prédéfini par la CNDP. Et une ou deux de la vingtaine de réunions publiques furent joliment houleuses