: l’apport du roman grec à la dramaturgie shakespearienne

International audienceThis essay seeks to reevaluate the contribution of the ancient novel to Shakespearean tragicomedy by putting the emphasis on the bitter-sweet atmosphere of their conclusions, which are characterised, as in the novels, by multiple and nearly miraculous reunions. In general, Shakespeare was exploiting the theatricality already present in the prose romances. More specifically, he sometimes undoubtedly drew on novels other than those which served as direct sources in order to enhance his effects. This point is illustrated by juxtaposing _Pericles_ and _The Winter's Tale_ with elements found in _Clitophon and Leucippé_ and the version of the story of Apollonius of Tyre included by François de Belleforest in his _Histoire tragiques_. Even for his earlier romantic comedies, those of the 1590s, Shakespeare made use of the novelistic elements that circulated across Europe in the Renaissance. But the emphasis that he placed on the transcendence or overcoming of death in his last tragicomedies reflects a more profound rereading of the ancient novels.Cet article se propose de réévaluer l'apport du roman antique à la tragi-comédie shakespearienne en mettant l'accent sur l'ambiance douce-amère des conclusions, qui se caractérisent, comme dans les romans, par des retrouvailles multiples et quasi miraculeuses. En règle générale, Shakespeare a su exploiter la théâtralité déjà présente dans le genre romanesque. Plus spécifiquement, il a parfois sans doute puisé dans d'autres romans que ceux qui lui servaient de sources directes pour mieux réaliser ses effets. Ce point est illustré en juxtaposant _Périclès_ et _Le Conte d'hiver_ avec des éléments trouvés dans _Clitophon et Leucippé_ et la version de l'histoire d'Apollonie de Tyr incluse par François de Belleforest dans ses _Histoires tragiques_. Même pour ses comédies romantiques antérieures, celles des années 1590, Shakespeare s'est servi des éléments romanesques qui circulaient à travers l'Europe à la Renaissance. Mais l'accent qu'il met sur le dépassement ou la maîtrise de la mort dans ses dernières tragi-comédies, reflète une lecture renouvelée et approfondie des romans antiques