Note de synthèse sur l'évolution de la formation d'ingénieurs au Maroc et les rapports à l'innovation

Au cours du demi-siècle qui vient de s’écouler, l’environnement social, politique, économique et technique du Maroc s’est fortement modifié. Pour les ingénieurs, ces changements se sont traduits par des injonctions et des défis qui ont évolué en fonction des besoins de l’Etat, des priorités qu’il fixait, et également en fonction des logiques plus prégnantes des entreprises et de leurs attentes. Cette synthèse vise à rendre compte de l’évolution du métier d’ingénieur au Maroc, de l’indépendance politique en 1956 à aujourd’hui à travers les grandes phases qui l’ont marqué, celle de l’urgence de la formation de cadres pour tenir les rênes du pays à la massification de l’enseignement supérieur et aux grands défis lancés récemment de former 10 000, puis 15 000, ingénieurs par an. Quels ingénieurs a-t-on voulu former à ces différentes époques ? Comment les attentes évoluent-elles pour passer des défis tels qu’ils se posaient aux premières heures de le l’Indépendance du Maroc aux enjeux contemporains fortement liés à l’internationalisation et à la mondialisation ? Des stratégies particulières ont-elles été, et sont-elles aujourd’hui, mises en œuvre ? Si oui lesquelles et sont-elles concluantes ? Si non, quelles sont les difficultés qui se posent ? Concrètement, comment a-t-on fait évoluer les formations pour répondre aux attentes ? Et qui se charge, dans quel contexte, avec quelle cohérence d’élaborer les curricula ? Les établissements de formation, l’industrie et les sphères décisionnelles œuvrent-elles conjointement vers une idée commune de ce que doit être la formation d’un ingénieur en 2015 au Maroc?Un bref aperçu historique permet d’analyser plus finement la formation d’ingénieurs telle qu’elle se présente aujourd’hui au Maroc et telle que nous l’avons observée à travers la littérature existante mais aussi sur la base d’une série d’entretiens avec des dirigeants d’entreprises, des DRH influents et des acteurs de l’enseignement supérieur (directeur d’école d’ingénieurs, directeurs des études, enseignants en écoles d’ingénieurs). Pour terminer, nous proposons de réfléchir à l’adéquation de la formation des ingénieurs marocains avec les attentes des entreprises et avec les défis que se lance le Maroc contemporain