Aere, maniera, movimenti del corpo. De la danse de cour à la gestuelle du portrait peint de la Renaissance italienne

International audienceAu sein du portrait peint de la Renaissance italienne, la part de la gestuelle est relativement restreinte. C’est très progressivement et assez discrètement, qu’elle se met en place presque tout le long du XVe siècle, parmi les indices permettant d'identifier la position sociale d’un effigié. Son développement au siècle suivant, qui a pour point de départ un corps maîtrisé, parfois contraint, laisse peu de place au hasard ou à la spontanéité. Les premiers gestes du portrait sont directement associés aux vêtements qui comme les bijoux ou les objets sur lesquels les mains attirent l’attention témoignent le plus souvent de la qualité ou de l’identité du modèle ou de l’évènement qui a suscité la commande de l’œuvre. Mais le geste lui-même, le maintien, voire la forme du corps peuvent signaler par eux-mêmes le statut du modèle. A partir des descriptions des maitres à danser lombards du XVe siècle et des traités illustrés de la fin du XVIe, la représentation de certains gestes ou positions au sein des portraits peuvent être mis en relation avec la danse, cette technique du corps selon les termes de Marcel Mauss, dont la pratique est quotidienne dans le monde des cours