Les arts de la mémoire à la charnière entre Moyen Âge et Renaissance

International audienceDans son ouvrage Histoires de peintures, paru à titre posthume, Daniel Arasse caractérise la charnière entre Moyen-Âge et Renaissance comme, entre autres, le passage « de la mémoire à la rhétorique ». Or, une telle articulation entre mémoire et rhétorique est problématique tant du point de vue historique que du point de vue historiographique. Dans la mesure où les arts de la mémoire sont prégnants à la Renaissance, et où leurs traces sont nombreuses dans l’art du début du XVIe siècle, l’idée d’un passage du Moyen-Âge et à la Renaissance pose problème pour l’historien des arts de la mémoire. Sur quoi repose-t-elle ? Quelle est sa pertinence ? En quoi l'art de la mémoire et son histoire peuvent-ils être des critères de distinction entre deux périodes historiques ? En quoi une telle distinction est-elle un outil méthodologique pertinent voire nécessaire pour comprendre l'art du XIIIe au XVIe siècles ? En quoi la présence de l’art de la mémoire au Moyen Âge ainsi que son impact dans l’art jusqu’aux débuts du XIVe siècle permettent-ils à Daniel Arasse de faire intervenir la mnémonique comme l’une des caractéristiques du Moyen Âge ? Qu’est-ce qui, dans une analyse historique fondée sur un principe de transition, permet de caractériser des changements structurels en art ? À terme, quelle est la pertinence d’une distinction entre deux périodes en histoire de l'art à partir de critères issus de l’histoire de la culture, de laquelle relève l'histoire de l'art de la mémoire