Sciences, histoire des sciences et littérature

version numérique de ce texte accessible à :https://www.erudit.org/revue/tce/1999/v/n61/008163ar.pdfInternational audienceOn peut constater différents niveaux d’analyse selon les études portant sur les rapports entre littérature et science(s). Il s’agit dans certains cas de mettre l’accent sur la présence de la science dans une œuvre (Gustave Flaubert, Jules Verne, Aldous Huxley, etc.). À d’autres occasions, c’est l’utilisation de la science par la littérature (analogie, métaphore, méthode de construction de l’intrigue, psychologie des personnages, etc.) qui est le thème de l’analyse. Parfois, on s’intéresse à la comparaison des deux approches, scientifique et littéraire, et on s’interroge sur l’existence de deux sensibilités, « deux cultures ». Dans un dernier cas, la littérature est élargie explicitement ou implicitement aux humanités, et on aborde la concurrence entre celles-ci et les sciences dans la capacité à former l’individu, à l’aider à appréhender le monde et à vivre avec lui (éthique, connaissance, morale, politique, etc.)L’histoire des sciences participe aux débats sur les caractéristiques de la science, de l’activité scientifique, ses a priori, ses conséquences. Privilégiant la science qui se fait réellement dans l’histoire (avec les précautions d’usage sur la « méthode » historique) différente de celle imaginée par les savants et les philosophes, elle induit parfois certaines prises de position idéologiques sur la nature de la science. Nous présentons ici quelques réflexions sur les rapports entre littérature et science(s) à la lumière des débats existant en histoire des sciences. Nous montrons aussi, par quelques exemples précis, comment les résultats de l’histoire des sciences peuvent servir à l’analyse littérair