« Le crime du gouverneur : Pilate jugé pour la condamnation de Jésus », dans P. GILLI (dir.), La pathologie du pouvoir : vices, crimes et délits des gouvernants. Antiquité, Moyen Âge, époque moderne, coll. « Studies in Medieval and Reformation Traditions: History, Culture, Religion, Ideas », Brill, 2016, p. 91-107

International audienceLes commentaires antiques et médiévaux sur Pilate montrent une évolution nette de la figure de Pilate : la condamnation à mort de Jésus passe du statut d’acte à celui de crime. Alors que les évangiles insistent sur la responsabilité et la culpabilité des Juifs, une lecture entérinée par les auteurs chrétiens jusqu’au IVe siècle, l’élaboration de la figure de Pilate connaît un tournant avec les analyses d’Ambroise de Milan qui considère que le lavement desmains n’a pas effacé l’acte. Sur ce terreau latin moins favorable à Pilate croît alors, dans les commentaires comme dans les apocryphes, une légende noire, qui fait basculer la condamnation de Jésus vers un crime pathologique. Celui-ci devient révélateur de l’ensemble de la vie de Pilate, qui dans la Légende dorée semble lié depuis l’origine et pour l’éternité à ce crime