De la capacité de l'architecte à mettre un territoire en récits, retour sur une prospective architecturale partagée en milieu périurbain

International audienceEn quoi les fictions de l'architecte peuvent-elles servir, tout en les interrogeant, les problématiques de développement d'une collectivité locale ? Jusqu'où cette invention de forme peut-elle contribuer à la manière dont un territoire pense son avenir et le met en débat ? Le projet de recherche-action que nous avons développé pendant deux ans avec nos étudiants a eu pour but de jeter des ponts entre ces deux questions. Initié dans le cadre de la thématique « Architecture, Villes, Ressources » du cycle Master de l'ENSAG, ce projet s'est construit sur la base d'une demande sociale émanant des élus de Lumbin, commune périurbaine de la vallée du Grésivaudan (Isère). Soutenu par le dispositif « Université Citoyenne et Solidaire » de la Région Rhône-Alpes, le projet a consisté à co-construire avec les acteurs du territoire concerné (la commune partenaire et la vallée dans son ensemble) les modalités d'une prospective architecturale partagée, prospective destinée à faire de Lumbin l'espace-laboratoire d'une réflexion intéressant plus largement l'avenir des territoires périurbains du sillon alpin. Ce travail prospectif a eu pour principal enjeu d'expérimenter le type de contributions et le degré de plasticité que les architectes peuvent apporter aux contenus comme aux situations qui servent de socle à la concertation citoyenne. Après une rapide évocation des questions que pose cette concertation en milieu périurbain, nous décrirons les étapes de la prospective architecturale que nous avons développée en présentant les conditions de sa mises en œuvre, les dispositifs qu'elle a permis d'élaborer et le type de dialogues qu'elle a rendu possible pendant deux ans entre étudiants, élus, techniciens et habitants