Does a Rise in Income Inequality Lead to Rises in Transportation Inequality and Mobility Practice Inequality?

Social and economic inequalities have sharpened in the late 20th century. During this period, Europe has witnessed a rising unemployment rate, a declining wages for the least qualified workers, a slowing of income growth, and an increasing gap between the richest and the poorest. Based on the hypothesis of the relation between socio-economic condition and mobility behaviour, it is necessary to ask how these socio-economic inequalities manifest themselves in transportation: does a rise in income inequality lead to a rise in transportation inequality and mobility practice inequality? This question is particularly relevant today as some European countries are facing high socio-economic inequalities following the financial crisis that started in 2008. Using results from transport, car ownership and mobility surveys as well as household surveys from the Paris (Île-de-France) region between eighties and late nineties, this paper tries to answer this question. The results show how inequalities in transportation and mobility practice have decreased during the period in spite of an increase in income inequalities. We find that the evolution of socio-economic inequality, most specifically income inequality was simply one of the determining factors of the evolution of inequalities in transportation and mobility practice. In fact, the most important role in that evolution is not played by the evolution of income inequality but by the evolution of elasticity between transportation and income. Reducing the effects of this elasticity should be the main target of transport policies to diminish inequality in transportation and mobility practice.Les inégalités économiques et sociales ont fortement crû à la fin du 20e siècle. Au cours de cette période, l'Europe a connu un taux de chômage croissant, une baisse des salaires pour les travailleurs les moins qualifiés, un ralentissement de la croissance des revenus et un écart se creusant de plus en plus en entre les plus riches et les plus pauvres. Sur la base de l'hypothèse de la relation entre condition socio-économique et comportement de la mobilité, il est nécessaire de se demander comment ces inégalités socio-économiques se manifestent dans les transports : les accroissements de l'inégalité des revenus conduisent-ils à une augmentation de l'inégalité dans les transports et les pratiques de mobilité ? Cette question est particulièrement pertinente à l'heure où certains pays européens sont confrontés à des inégalités socio-économiques éleÎes suite à la crise financière qui a débuté en 2008. En utilisant les résultats d'enquêtes sur le transport, la propriété de la voiture et la mobilité (comme les EGT de l'Île-de-France) entre les années 80 et la fin des années 90, cet article tente de répondre à cette question. Les résultats montrent comment les inégalités dans le transport et la pratique de la mobilité ont diminué au cours de la période, en dépit d'une augmentation des inégalités de revenus. Nous constatons que l'évolution de l'inégalité socio-économique, et plus particulièrement l'inégalité des revenus était tout simplement l'un des facteurs déterminants de l'évolution des inégalités dans le transport et les pratiques de mobilité. En fait, le rôle le plus important dans cette évolution n'est pas joué par l'évolution des inégalités de revenu, mais par l'évolution de l'élasticité entre le transport et le revenu. Réduire les effets de cette élasticité devrait être la principale cible des politiques de transport pour réduire les inégalités dans les pratiques de transport et de mobilité