Nommer l’esclave dans la Caraïbe, XVIIe–XIXe siècles

International audienceThe naming of the slaves in the Caribbean of the modern period raises numerous questions, connected not only to the status of the names wich appear in the documentation but also to the diversity of the processes of attribution.The slave possesses, in principle, a unique and personal name which is not intended to be transmitted to his descendants. In the catholic church, the generalization of baptism comes along with a codified mechanism of naming and the christianization of the onomastic corpus, both for the African adults and for the Creole newborn children. Through godparenting, the slaves can benefit from a capacity of autonomous naming, even if it is partially forced by the religious authority and especially by the master or his representative. The plurality of the actors and the standards lead to varied practices, which becomes a reality by the use of diminutives and additional names.On the contrary, in the British West Indies, for lack of baptism, everything takes place on the plantation. This situation accounts for a better preservation of the African onomastic practices and the lesser christianization of the corpus. It contributes to a greater differenciation between the group of slaves on one hand and Whites and Freedmen on the other hand.La nomination des esclaves dans la Caraïbe de l’époque moderne soulève de nombreuses questions, liées non seulement au statut des noms repérables dans la documentation mais encore à la diversité des processus d’attribution.L’esclave possède en principe un nom unique et personnel qui n’est pas destiné à être transmis à ses descendants. En milieu catholique, la généralisation du baptême s’accompagne d’un mécanisme de nomination codifié et de la christianisation du corpus onomastique, tant pour les adultes africains que pour les nouveau-nés créoles. Par le truchement du parrainage, les esclaves peuvent bénéficier d’une capacité de nomination autonome, même si elle est en partie contrainte par l’autorité religieuse et surtout par le maître ou son représentant. La pluralité des acteurs et des normes entraîne des pratiques variées, qui se concrétise par l’emploi de diminutifs et de noms d’usage complémentaires.En revanche, dans la Caraïbe de colonisation anglaise, à défaut de baptême, tout se joue sur la plantation. Cette situation explique un maintien plus fréquent des pratiques onomastiques africaines et une moindre christianisation du corpus qui les différencient davantage des libres