La recherche-intervention : Un agir commun négocié unissant différents mondes sociaux

National audienceS’interroger sur la nature, le rôle et la place de la recherche intervention comme le fait ce symposium, c’est déjà découper le champ de questionnement d’une certaine manière et c’est, en particulier, attribuer à la RI le statut d’objet épistémique. Le faire dans le cadre particulier d’une université d’été, en séminaire fermé de deux jours associant doctorants et chercheurs séniors dans la réflexion, c’est lui donner une forme organisationnelle derrière laquelle se nichent une série de choix qui façonnent la manière d’aborder la question. Cette organisation a par ailleurs des conséquences : d’une part de transformer la RI en objet et, d’autre part de marquer à la fois des façons d’engager et de s’engager dans la réflexion en construisant des rapports particuliers non seulement à l’objet, mais aussi au métier d’enseignant et chercheur dans le champ sociétal. Après avoir situé ma manière de concevoir la R.I et le type de relations à l’œuvre entre les différents acteurs que je démarre le travail, je développe l’idée que la R.I est une forme d’organisation particulière du travail de recherche en cela qu’elle associe des préoccupations de nature différente : la recherche et l’intervention, j’explore ensuite le fait que l’observation puisse être le trait d’union entre ces deux préoccupations et combien la négociation peut être fondatrice de cette union. J’appuie mes analyses sur une perspective complexe et systémique Morin (1981) et étaye mes arguments à partir du travail de (Canter-Kohn, 1998)Je discute le titre du texte introductif et l’idée d’une « réconciliation entre la recherche en éducation et la demande sociale » à partir des éléments modélisés. Il me semble nécessaire de caractériser la recherche en éducation qui est plurielle, multiforme, pluridisciplinaire et poly-finalisée. Dans le même esprit, la demande sociale peut émaner des institutions, et avoir une visée de gouvernance, des « usagers » de l’école, mais aussi des professionnels eux-mêmes. Le chercheur a là une responsabilité certaine dans l’explicitation de la situation du travail de recherche