L’effigie funéraire dans le royaume de France, Pays d’oïl, 1134–1267

Au milieu du XIIe siècle, seul le saint est représenté sur son tombeau : il est toujours vivant « dans le Seigneur ». Certains défunts particulièrement remarquables bénéficient d’un monument funéraire qui, parfois, intègre l’effigie, spirituelle ou corporelle. Dans les décennies qui suivent, les transformations de la mémoire des morts bouleversent cet équilibre fragile : en des points dispersés, divers tombeaux témoignent de tentatives de combinaison pour donner une image plus juste du défunt honorable. Au début du XIIIe siècle, une iconographie spécifique apparaît au centre du royaume de France : l’individu est représenté vivant comme le saint, actif et les yeux ouverts, mais encore lié au monde terrestre, la tête reposant sur un coussin. Elle se répand rapidement dans la pyramide sociale, puis géographiquement, mais doit parfois s’adapter à des pratiques mémorielles très différentes.In the mid-12th century, only the saint is represented on his tomb : he is still alive «in the Lord ». Some particularly remarquable deceased get a funeral monument that sometimes integrate the spiritual or bodily image. In the following decades, changes in the memory of the dead disrupted this fragile balance : in several places, different tombs show attempts to give a fairer image to the honorable deceased. At the beginning of the 13th century, a specific iconography appears in the center of the kingdom of France : the individual is represented alive like the saint, active, with his eyes open, but still attached to the earthly world, the head resting on a pillow. It spreads quickly troughout the social pyramid, then geographically, but sometimes has to adapt to very different memorial practices