Les médias et le Front National : intéractions et interdépendances

Les relations entre les journalistes et les dirigeants du Front National se caractérisent par la permanence d’un rapport de force. L’hostilité affichée par la plupart des femmes et hommes de presse à l’égard de Jean-Marie Le Pen et de son mouvement dénote de l’attitude habituellement constatée pour le traitement du reste de la classe politique. Cette configuration de jeu semble être le produit d’une multitude de facteurs qui matérialisent un système de contraintes affectant l’ensemble de la sphère journalistique. Malgré certaines évolutions et un relatif apaisement des interactions à compter de la scission du Front National en 1998, le climat global dans lequel ces dernières s’opèrent ne semble pas en mesure d’évoluer vers une normalisation totale. Preuve en est la réaction extrême des médias suite à la qualification de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour de l’élection présidentielle de 2002, ou les critiques plus ponctuelles à l’encontre des journalistes accusés de complaisance vis-à-vis du Front National.The relationships between journalists and the leaders of the Front National are characterized by the permanence of a power struggle. The hostility shown by most journalists towards Jean-Marie Le Pen and his movement diverges from the treatment usually given to the rest of the political class. This configuration seems to be the product of numerous factors, triggering a system of constraints that affects the whole journalistic sphere. Despite some improvement and a relative appeasement of the tensions after the National Front split in 1998, the global climate still makes for struggle and is far from returning to normal. Proof of this was the extreme reaction of the media after Jean-Marie Le Pen qualified for the second round of the presidential election in 2002, or the occasional criticisms against journalists for sympathising with the Front National