Remise en production des milieux ouverts sur stations sèches dans la pessière à mousses du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Chibougamau Chapais : résultats 3 ans après plantation

Au sein de la pessière à mousses fermée de la forêt boréale commerciale, on retrouve des forêts ouvertes d'étendue variable où la composition végétale se compare à celle rencontrée dans le domaine de la pessière à lichens et de la toundra forestière. Ces milieux ouverts de stations sèches (souvent appelés dénudés secs) sont caractérisés par un couvert arborescent d'arbres épars, principalement d'épinette noires (Picea mariana (Mill.) B.S.P.), parfois accompagné de pins gris (Pinus banksiana Lamb.), et dont la densité du couvert est inférieure à 40% et d'une strate arbustive composée de lichens du genre Cladina et Cladonia associé à des plantes arbustives de la famille des éricacées. L'ouverture de ces milieux serait liée à une succession de perturbations naturelles en rafales, qui empêche l'établissement de la régénération. Étant donné que la croissance des arbres dans ces milieux ouverts est comparable à celle des pessières fermées, la remise en production de ces milieux semblait envisageable. Les objectifs de ce projet étaient de tester la réaction des plantations (survie et croissance) dans des milieux ouverts créés naturellement au sein de forêts fermées de ce domaine. Deux facteurs sont aussi étudiés simultanément, soit l'effet de différents modes de préparation de terrain et l'utilisation de différents gabarits de semis d'épinette noire. Trois préparations de terrain furent testées dans les milieux ouverts à station sèche (DS) soit : le scarifiage, la taupe et sans préparation de terrain. La réponse des plants dans les DS a été comparée à une plantation réalisée dans une pessière à mousses récoltée et scarifiée. Deux gabarits de plants furent testés, soit ceux produits en récipient de 67 cavités de 50 cm3 et ceux produits en récipient 126 cavités de 25 cm3. Deux mesures morphologiques ont été faites pour chaque plant récolté.\ud Le scarifiage dans les DS est la préparation de terrain qui a permis d'obtenir les meilleurs taux de survie et de croissance (hauteur, diamètre, biomasse totale, aérienne et racinaire) trois ans après la plantation. La teneur en nutriments foliaires était aussi supérieure dans les plants des parcelles scarifiées. La meilleure croissance dans les parcelles scarifiées pourrait être la résultante d'une augmentation de la charge radiative du sol causée par ce traitement et qui stimule la croissance racinaire et l'absorption de nutriments en plus d'améliorer les fonctions hydriques. Le faible niveau de perturbation crée par la taupe n'a provoqué qu'une augmentation du taux de survie par rapport aux plants des parcelles sans préparation. La croissance et la survie des plants, trois ans après la plantation (deux ans pour la survie), étaient comparables entre les parcelles scarifiées des deux milieux (DS et pessières à mousses (PM) malgré une légère différence de productivité en faveur des PM). Cette différence de productivité pourrait être liée au niveau de perturbation supérieure des parcelles scarifiées des PM qui furent récoltées avant le scarifiage, niveau de perturbation qui est positivement corrélé au contrôle de la végétation compétitive. Les plants de gabarit 126-25 ont montré des taux relatifs de croissance supérieurs aux plants 67-50. Les DS représentent un potentiel de productivité inexploité qui mériterait une attention particulière