[1 lettre de Gabriel Astruc à Jules Massenet, 26 octobre 1909] (manuscrit autographe)

Lui fait suivre le contenu d'une lettre qu'il a reçue de Heugel au sujet de la partition de "Monna Vanna" d'Henry Février. S'élève vigoureusement contre les informations que répand l'éditeur selon lesquelles il n'aime guère cet ouvrage : "M. Février est un de mes amis ; je vous jure sur ce que j'ai de plus sacré que je trouve sa partition une oeuvre de réelle valeur, et que jamais, à aucun moment, à qui que ce soit, je n'en ai dit autre chose que du bien. Il n'entre d'ailleurs pas dans mes habitudes de débiner les oeuvres de l'esprit, et je connais trop l'effort pour ne pas le respecter, a fortiori quand il s'agit d'un débutant." Lui fait part de son écoeurement au sujet du comportement de l'éditeur et signale également à Massenet "l'acte de méchanceté, de malpropreté et d'avarice sordide" auquel se livre Heugel en traitant à New York avec un intermédiaire, Monsieur Schirmer, qui s'y prend manifestement très mal pour l'exploitation des oeuvres du maître. Ce procédé permet surtout à Heugel de ne pas verser à Astruc le minime bénéfice auquel il a droit : 10% sur les prix de vente des matériels et sur les droits d'auteurs. Ne veut pas d'un coup d'éclat avec Heugel et s'en remet au jugement et à la sagesse de Massenet. - Papier à en-tête : "G. Astruc & Cie. 32, rue Louis-le-Grand, Pavillon de Hanovre