« Dans sa chambre, la porte fermée, elle s’abandonna sur le lit, tellement les pieds lui faisaient du mal. Longtemps, elle regarda d’un air hébété la table de toilette, l’armoire, toute cette nudité d’hôtel garni. C’était donc là qu’elle allait vivre ; et sa première journée se creusait, abominable, sans fin. Jamais elle ne trouverait le courage de la recommencer. Puis, elle s’aperçut qu’elle était vêtue de soie ; cet uniforme l’accablait, elle eut l’enfantillage, pour défaire sa malle, de vouloir remettre sa vieille robe de laine, restée au dossier d’une chaise. Mais, quand elle fut rentrée dans ce pauvre vêtement à elle, une émotion l’étrangla, les sanglots qu’elle contenait depuis le matin crevèrent brusquement en un flot de larmes chaud...