Le premier roman de Diderot est né d'une mystification, faire revenir de sa province un homme des Lumières, le marquis de Croismare, pour voler au secours d'une jeune religieuse enfermée au couvent sans vocation. Diderot prend la plume et ne la quitte pas lorsque la plaisanterie tourne court en 1760. « Je vais à tire-d'aile, ce n'est plus une lettre, c'est un livre. Il y aura là-dedans des choses vraies, de pathétiques, et il ne tiendrait qu'à moi qu'il y en eût de fortes, mais je ne m'en donne pas le temps. Je laisse aller ma tête. » Écrire tout de go les mémoires de sœur Suzanne Simonin, et en faire un des romans les plus marquants du XVIII e siècle, seul le philosophe au cœur tendre, tout vibrant encore de la lectur...