Le Chevalier au Lion : La procession de la foule en service funèbre pour les funérailles d'Esclados

Chrétien de Troyes (ca. 1135-ca. 1185), Yvain ou Le Chevalier au Lion Roman écrit entre 1177 et 1181 Manuscrit copié dans le Nord de la France, vers 1325 Vélin, 118 folios (25,5 x 19 cm)Une foule meurtrie assiste au service funèbre d'Esclados, le gardien de la Fontaine, sans avoir pu trouver l'assassin de son seigneur. Yvain reste invisible grâce à l'anneau magique, mais il peut voir la veuve éplorée, Laudine : sa douleur le touche autant que sa beauté, il tombe éperdument amoureux d'elle. Tourmenté par cet amour, il l'est aussi par son honneur : Yvain se désole de ne pouvoir rien rapporter à la cour qui puisse prouver sa prouesse. Il se remémore les railleries du chevalier Keu, qui prenait pour une bravade son empressement à relever le défi de la Fontaine merveilleuse. Bien qu'il ait tué son mari, Laudine se laissera convaincre par sa servante qui plaide à merveille la cause d'Yvain : un mariage est alors décidé. C'est maintenant Yvain qui gardera la Fontaine. Le peintre a voulu rendre ici l'espace en trois dimensions, dans une projection architecturale sophistiquée qui montre en même temps l'intérieur largement ouvert de l'église, et son extérieur avec, au-dessus de l'édifice, le transept au toit de tuiles et, à droite, le porche surmonté d'un clocher. Le cortège s'apprête à sortir de l'église pour se rendre au cimetière. Trois officiants ouvrent la marche en portant des cierges et des encensoirs. Une none au voile noir tient la croix et l'eau bénite. Derrière eux, viennent les six porteurs du cercueil qui est recouvert d'un drap à rayures bleues, rouges et or. Ils tiennent des deux mains les bâtons de portée. La douleur se lit sur les visages baissés que le peintre a multiplié pour rendre l'impression d'une foule nombreuse qui défile en procession.téléchargeabl