Tristan en prose : Combat de Tristan et du Morholt

Paris, premier quart du XV e siècle Parchemin, 414 f., 445 x 320 mm Provenance : Louis II de Bourbon ?; présent à la Bibliothèque du roi au XVII e siècleLes manuscrits BnF, fr. 100-101, dont la décoration appartient à la mouvance artistique du Maître de Bedford sans pouvoir être attribuée au Maître lui-même, forment depuis l'origine deux volumes distincts. Ils sont stylistiquement proches du BnF, latin 7789, réalisé pour Louis II de Bourbon en 1405, et d'un autre Tristan en prose , qui a appartenu au duc de Berry (Vienne, ÖNB, Cod. 2537). Or l'inventaire de la librairie du duc de Bourbon, à Moulins, mentionne un Tristan en deux volumes qui pourrait être le nôtre. Le combat contre le Morholt, représenté ici, est l'un des premiers et des plus célèbres exploits du jeune Tristan. Le texte de Béroul, incomplet, comporte quelques allusions à l'épisode mais ne l'a pas conservé, pas plus que celui de Thomas. Ce sont les versions allemandes d'Eilhart d'Oberg et de Gottfried de Strasbourg , la saga norroise et, bien évidemment, le Tristan en prose qui nous en fournissent les détails : venu d'Irlande pour réclamer le tribut des Cornouaillais en jeunes hommes, le Morholt, oncle d'Iseut, est défié par Tristan, champion du roi Marc. Tristan le blesse à mort mais, lui-même gravement touché, il ne sera guéri que par la mère d'Iseut (Gottfried, saga) ou par Iseut elle-même (Eilhart, Tristan en prose ). Les textes soulignent la force et l'invincibilité du Morholt, mais le personnage disparaît assez tôt du récit : pour connaître ses aventures, il faudra se reporter au grand texte qui sera ultérieurement consacré aux pères des héros arthuriens, Guiron le Courtois .téléchargeabl