Lancelot-Graal (Estoire, Merlin, Lancelot) : Vie de Lancelot

Paris, début du XV e siècle (avant 1407) Parchemin, 624 p., 460 x 313 mm, 2 col., 45 miniatures Provenance : Jean sans Peur, duc de Bourgogne ; Philippe de Croy ; Marguerite d'Autriche ; marquis de PaulmyCe manuscrit contient les trois premières branches du Lancelot-Graal , les deux dernières branches se trouvant dans un second volume (ms. 3480). On attribue son illustration au Maître de la Cité des dames , au Maître des Clères femmes et à un artiste mineur que François Avril identifie avec le Maître du second Roman de la rose du duc de Berry. Abondamment décoré, il s'ouvre à la première page par une grande miniature à quatre compartiments présentant des épisodes de la vie de Lancelot : sa naissance, son éducation par Viviane, son adoubement, enfin son sommeil près de la chapelle du Graal. Sans aucun doute, il s'agit du manuscrit décrit dans l'inventaire établi en 1420, après la mort du duc de Bourgogne Jean sans Peur : "Premierement ung gros livre contenant l'istoire de lancelot du lac, escript en parchemin, de lettre courant, historié et enluminé, a II colunnes, commençant ou IIe fueillet [de] vent mes yeulx , et au derrenier accueilli avec lui , couvert de veluaul vermeil, garni de neuf gros clouz de leton dorez et de IIII fermouers semblables." Grâce à un mandement du duc du 21 février 1407, on sait qu'il a été payé 300 écus d'or à Jacques Raponde, son fournisseur habituel "pour avoir fait ung grant livre pour ycellui sgr, tant du rommans de Lancelot du Lac et du sanc Gréal, comme du roy Arthus". Il est à rapprocher du Lancelot que Regnault du Montet avait vendu au duc de Berry en janvier 1405 pour 300 écus ( BNF, fr. 117-120 ). Regnault du Montet aurait dirigé la production des deux exemplaires. Après la mort de Philippe le Bon, le manuscrit passa dans la collection de Philippe de Croy, qui fit ajouter ses armes au bas du premier feuillet. Racheté par Marguerite d'Autriche en 1511, il réintégra la bibliothèque de Bourgogne à Bruxelles en 1559, à la mort de Marie de Hongrie, qui en avait hérité. Il fit partie des manuscrits que le comte d'Argenson, alors ministre de la Guerre, en visite à Bruxelles en 1748 se fit remettre et qu'il légua en 1764 au marquis de Paulmy, son neveu.téléchargeabl