La Première guerre mondiale impose à tous les titres une censure dont la plupart s'accommode. Les informations officielles sur l'état du front sont partielles et biaisées. D'où les excès d'optimisme chauvins des premiers mois de guerre. Ainsi, en 1914 et surtout 1915, les unes du Supplément illustré du petit Journal dépeignent l'adversaire en plein désarroi, tandis que les combattants français semblent remporter victoire sur victoire et chanter joyeusement dans les tranchées. Les illustrateurs vont chercher dans la mémoire populaire tous les clichés évoquant les vieilles rivalités avec les peuples germaniques pour alimenter la propagande. Ce manque d'objectivité jettera un discrédit durable sur les métiers de la presse