Étienne Bonnot de Condillac : Traité des sensations

Manuscrit et imprimé avec corrections autographes, s. d.Dans L’Essai sur l’origine des connaissances humaines (1746), l’abbé de Condillac (1714-1780), ami de Diderot et Rousseau, précepteur du prince de Parme et membre des Académies de Berlin et de Paris, était allé plus loin que Locke dans la critique de Descartes en niant l’innéisme non seulement des idées mais aussi des capacités cognitives. Selon lui, l’homme était complètement modelé par l’expérience, comme la célèbre statue de son Traité des sensations (1754). Ce "sensationnisme" radical, d’ailleurs contredit par les expériences d’optique menées à la même époque, s’accompagnait nécessairement d’une théorie linguistique qui devait se révéler féconde, inspirant aussi bien les idéologues que, plus tard, Saussure ou Derrida. Ainsi que Condillac le note dans les additions autographes de la première édition du Traité : "On n’a véritablement des idées qu’autant qu’on a su déterminer les mots avec la plus grande précision."téléchargeabl