Une réduction de l’inégalité des chances dans l’obtention du revenu en France ?

Nous appréhendons l’égalité des chances de revenu comme une situation où il n’est pas possible de classer les distributions conditionnelles de revenu du fils par rapport à la CSP du père selon les critères de dominance stochastique d’ordre 1 ou 2. Les données utilisées proviennent des 5 enquêtes BDF réalisées entre 1979 et 2000. La robustesse statistique des conclusions est appréciée au travers d’instruments d’inférence statistique. L’inégalité des chances de revenu primaire entre fils de catégories de salariés régresse, les fils de cadres perdant du terrain par rapport à toutes les autres catégories cependant que les fils de non-salariés améliorent leurs positions. L’espérance de revenu disponible d’un fils de cadre n’est que de 50% supérieure à celle d’un fils d’ouvrier. La politique redistributive ne corrige qu’assez modestement l’inégalité des chances. En première approximation, l’origine socioprofessionnelle joue d’une façon multiplicative : le revenu d’un individu est décrit par le produit d’une variable aléatoire - distribuée indépendamment de la CSP du père - et d’un coefficient qui dépend de l’origine familiale et qui majore au plus de 50% le niveau de revenu.