Toxicités relatives de divers pesticides pour Encarsia formosa Gahan (Hym., Aphelinidae) et pour son hôte, Trialeurodes vaporariorum Westw. (Hom., Aleyrodidae)

La toxicité de 20 pesticides est étudiée sur le couple hôte-parasite Trialeurodes vaporariorum - Encarsia formosa. La méthode de laboratoire utilisée fait appel à des essais de longue durée, les produits étant appliqués sur tous les stades de l’hôte et du parasite. La plupart des fongicides testés sont utilisables en lutte intégrée, certains avec réserve (imazalil, triforine) ; seul le pyrazophos détruisant plus de 80 p. 100 des populations d’E. formosa est à exclure formellement. Le cyhexatin, plus toxique pour l’hôte que pour le parasite, semble être un bon acaricide dans l’optique de la lutte intégrée. Tous les insecticides étudiés présentent une certaine toxicité pour E. formosa : la bioresméthrine et le dichlorvos, peu persistants, sont utilisables selon certaines modalités, de même que le pyrimicarbe, aphicide considéré comme spécifique qui est toxique pour les adultes du parasite. Les insecticides très persistants tels la deltaméthrine, le parathion éthyl et le pyrimiphos-méthyl sont absolument à proscrire (populations d’E. formosa réduites de plus de 95 p. 100). L’étude des facteurs de toxicité de ces pesticides montre le danger de trop simplifier les méthodes d’appréciation de l’effet toxique des produits vis-à-vis des entomophages, des méthodes simples étant le plus souvent peu fiables. L’accent est également mis sur la nécessité de raisonner en termes d’équilibre de population et non de toxicité absolue lorsqu’on a affaire comme ici à un entomophage lié spécifiquement à un hôte en milieu clos.The toxicity of 20 pesticides has been studied on the host-parasite couple Trialeurodes vaporariorum - Encarsia formosa. Long-term trials were used under laboratory conditions. Pesticides were applied to the plant at all stages of host and parasite development. Most of the tested fungicides could be used in integrated control, some of them with caution (imazalyl, triforine) ; only pyrazophos which kills more than 80 % of E. formosa populations, must be excluded. Cyhexatin, which was more toxic for the host than for the parasite, seems to be a suitable miticide for integrated control. All insecticides studied showed some toxicity to E. formosa : poorly persistent products such as bioresmethrin and dichlorvos, a’s well as pirimicarb, a specific aphicide, toxic to adult parasites, could be used with care. The highly persistent insecticides, like deltamethrin, ethyl-parathion and methylpirimiphos, must be excluded (E. formosa populations reduced more than 95 %). When studying the toxicity factors of these pesticides, we observed that it is dangerous to simplify the methods for determining the toxic effects of these products to entomophagous insects. Simple methods are often insufficiently reliable. We also emphasize the need to think in terms of balance of populations instead of absolute toxicity when the entomophagous insect under study is specifically host-dependent in glasshouse conditions