Effet de l’aménagement parcellaire sur l’efficacité d’une résistance génétique : cas du gène Vat du melon

Le gène Vat (Virus aphid transmission) confère au melon une résistance à la colonisation par le puceron Aphis gossypii et aux virus transmis par ce dernier. Il est toutefois inefficace pour bloquer la transmission des virus porté par les autres espèces de pucerons. L’utilisation de Vat est donc généralement couplée à des traitements aphicides. Mais l’évolution de la réglementation en matière de produits phytosanitaires incite à concevoir des stratégies plus respectueuses de l’environnement permettant d’abaisser la taille de la population aphidienne afin de limiter les épidémies virales tout en réduisant le risque de contournement de la résistance. L’hypothèse testée est que l’implantation de bandes de plantes non hôtes (enherbées ou fleuries) à la périphérie de la culture permet de renforcer l’efficacité du gène Vat. L’effet de ces deux facteurs est variable selon les virus. La présence de Vat permet de retarder l’initiation et la progression du CMV (Cucumber mosaic virus) démontrant l’implication majeure de l’espèce Aphis gossypiii dans l’épidémie de ce virus. Elle a un effet moins marqué sur les épidémies de CABYV (Cucurbit aphid-borne yellows virus), de WMV (Watermelon mosaic virus) et de ZYMV (Zucchini yellow mosaic virus) suggérant l’implication d’autres espèces aphidiennes dans la transmission de ces virus. Pour le CMV et le ZYMV, la présence de bandes fleuries renforce l’effet de Vat soit en réduisant le nombre de pucerons ailés visitant la parcelle via le développement des ennemis naturels, soit en réduisant le potentiel virulifère des pucerons lors de leur passage sur les bandes.