Cereal supplies in rural families of the Senegalese groundnut basin. Who is responsible for meeting family food needs?

In the traditional operation of production-consumption groups in rural areas of Senegal, the group chief, or Borom njël, has a social duty to make sure family food needs are met. His ability to do this is supported by certain social rules governing these groups, and by a favourable environment. However, various changes have now adversely affected the environment. These changes prompted us to assess the Borom njël’s current ability to go on playing his social rule as a food provider. From data collected in two villages of the Senegalese Groundnut Basin, using multivariate analysis, we identified three production-consumption group profiles according to how the Borom njël ensured main cereal supplies: (i°) market purchase with migrants’ remittances; (ii°) home production and (iii°) market purchase with own resources. The ability of the Borom njël to ensure cereal supplies differed according to the profile. We used a multivariate logit model to study the determinants affecting the Borom njël’s ability to ensure cereal supplies for the production-consumption group. We found that physical assets and wage labour employment increased this ability. We also found that agricultural income, including livestock, was positively correlated to the likelihood of the Borom njël successfully ensuring cereal supplies, particularly those depending heavily on own production. Additional income earned by the Borom njël from nonagricultural activity had the same positive effect, particularly when ensuring cereals provision through market purchase. We end with some thoughts on the increasing reliance of Borom njëls on migrants’ remittances to ensure that family cereal needs are met.Dans le passé, le fonctionnement traditionnel des populations rurales du Bassin arachidier Sénégalais regroupées au sein de groupes de production-consommation, reposait sur un système de droits et obligations gouvernant l’allocation des ressources en terre, en travail et en nourriture entre les différents membres de groupes familiaux. Ainsi, le chef du groupe familial de production-consommation, encore appelé Borom njël en wolof, avait l’obligation de satisfaire les besoins alimentaires des autres membres essentiellement, grâce à sa production agricole. En contrepartie ceux-ci travaillaient sur ses parcelles alors que chaque adulte dépendant avait un droit de culture sur une parcelle d’arachide dont il gardait les revenus. Vu tous les changements qui ont affecté le contexte socio-économique de ces populations rurales, il est devenu plus difficile pour les Borom njël d’honorer leurs obligations. Et, nous nous sommes plus particulièrement intéressés à la capacité du Borom njël à assurer l’approvisionnement en céréales et satisfaire les besoins alimentaires des différents membres. A partir de données collectées dans deux villages du Bassin Arachidier, nous avons procédé à une analyse multivariée qui nous a permis d’identifier trois profils de groupes de production-consommation, suivant que les besoins alimentaires sont principalement assurés avec: i°) les achats sur le marché grâce aux transferts d’argent des migrants ; ii°) la production agricole du Borom njël permettant ainsi l’autoconsommation ; iii°) les achats sur le marché grâce aux revenus du Borom njël. Ensuite, nous avons utilisé un modèle de logit multivarié pour étudier les déterminants qui affectent la capacité du Borom njël à assurer l’approvisionnement en céréales du groupe de production-consommation. Les résultats montrent que la possession d’actifs physiques ainsi que l’emploi de salariés agricoles augmentent cette capacité à assurer l’approvisionnement en céréales. En outre, le revenu agricole –y compris celui de l’élevage- est positivement corrélé à la probabilité du Borom njël à assurer l’approvisionnement en céréales, particulièrement pour ceux qui dépendent de leurs propres productions agricoles. Quant aux revenus non agricoles obtenus grâce à la diversification locale, ils augmentent aussi cette probabilité, mais uniquement à l’intérieur des groupes où l’approvisionnement en céréales est assuré grâce aux achats sur le marché avec les revenus du Borom njël