Approche multi-trait de la résistance à la sécheresse des plantes basée sur les courbes pression-volume et la conductance minimale : caractérisation écologique et développement méthodologique

La capacité des plantes à limiter leurs pertes en eau est un élément crucial de résistance à la sécheresse. Elle est d’une part associée au niveau de déficit hydrique à partir duquel la plante ferme ses stomates (qui peut être approximé par le potentiel hydrique causant la perte de turgescence de la feuille, Ψtlp) et d’autre part à la conductance minimale (gmin) qui régit les flux d’eau lorsque les stomates sont fermés (due à la cuticule et aux fuites stomatiques). Premièrement nous avons testé un protocole simple et rapide permettant d’estimer Ψtlp et gmin en même temps. Le dispositif est basé sur la mesure conjointe du potentiel hydrique et de la transpiration par gravimétrie au cours d’une déshydratation de rameaux feuillés. Il a été appliqué à sept espèces ligneuses (ayant différentes résistances à la sécheresse) et entre individus d’une même espèce ayant subi des traitements hydriques différents. Dans la majorité des cas les espèces ou individus subissant des conditions de déficit hydrique plus intenses ont montré des Ψtlp plus négatifs et des gmin plus faibles. Ces résultats suggèrent que la résistance à la sécheresse est associée à deux réponses contrastées : une fermeture des stomates plus tardive en condition de sécheresse permettant de maintenir la photosynthèse plus longtemps, et une régulation des échanges gazeux minimaux plus efficace permettant d’éviter la déshydratation. Toutefois, une analyse plus fine des dynamiques de gmin en fonction du niveau de déficit hydrique a mis en lumière une variabilité importante de la mesure des flux par gravimétrie, indiquant que les résultats doivent être confirmés. En jouant sur les conditions de turbulences dans la balance et sur le temps d’acquisition des données de poids, nous avons pu dresser une liste de consignes permettant une bonne mesure de gmin.Plants ability to limit water losses is a critical component of drought resistance. On the one hand, it’s related to water deficit level at which the plant closes its stomata (which can be approximated by the water potential causing the turgor loss point of the leaf, Ψtlp) and on the other hand, the minimum conductance (gmin) which drives the flow of water when the stomata are closed (due to the cuticle and stomatal leaks). First we tested a simple and rapid protocol for estimating Ψtlp and gmin simultaneously. The device is based on both the measurement of water potential with a pressure bomb and the gravimetrical measurement of transpiration, during a dehydration of leafy shoots. It was applied to seven woody species (characterized by different drought resistances) and between individuals from the same species that received different water treatments. In most cases the species or individuals undergoing more intense water deficit conditions exhibited more negative Ψtlp and lower gmin. These results suggest that drought resistance is associated with two contrasted responses: a later stomata closure that may allow to maintain photosynthesis longer during drought and more efficient regulation of minimum gas exchange to avoid dehydration. However, a closer analysis of gmin dynamics in response to the water deficit level of the shoots highlighted an important variability in the gravimetric transpiration measurement, indicating that the results should be confirmed. By varying the turbulence conditions in the balance and the duration of data acquisition with the balance, we were able to compile a list of instructions for a good measure of gmin