Quelles sont les représentations des sages-femmes en terme de violences sexuelles ? Étude qualitative menée auprès de 12 sages-femmes, de juillet à décembre 2022, en Bretagne

Introduction : Avec un métier en rapport avec l’intime et la sexualité en tant que professionnel·le·s médicaux·ales de la santé sexuelle, de l’obstétrique et de la gynécologie, les violences sexuelles concernent le métier de sage-femme. Ainsi, tant les bénéfices du dépistage puis d’une prise en charge adaptée sont grands, nous nous sommes intéressé·e·s aux représentations des sages-femmes sur le sujet des violences sexuelles. Méthodes : Pour notre étude qualitative, des entretiens ont été menés auprès de sages-femmes travaillant à l’hôpital, en libéral ou en PMI, en Bretagne. Nous avons questionné les différents aspects des représentations des violences sexuelles : informations, croyances, opinions, attitudes et acceptation des mythes du viol. Résultats : Les 12 sages-femmes interrogées connaissent de nombreuses notions faisant partie des violences faites aux femmes, ainsi que des violences sexuelles. Concernant les violences sexuelles, elles parlent d’absence de consentement les caractérisant et les rapportent au contexte de la sexualité. Certains actes ont interloqué les sages-femmes, qui ne s’attendaient pas à les voir comme illustrant les violences sexuelles. La majorité pose la question pour les dépister quasi systématiquement. La plupart explorent la situation pour obtenir davantage de précisions, et presque la totalité des sages-femmes interrogées font appel à leur réseau dans ce cas. Les affirmations illustrant les mythes du viol sont rejetées par les sages-femmes, qui n’adhèrent pas du tout à celles-ci. Discussion : Attitudes parfois non conformes aux recommandations du fait d’un dépistage non exhaustif, formations hétéroclites, la prise en charge une fois les violences sexuelles dépistées est appropriée et répond aux attentes des victimes, même si une diversité d’action peut s’observer. Les mythes du viol, bien qu’ancrés dans la société, ne font pas sens pour les sages-femmes, lesquelles ont davantage un discours féministe sur le sujet. Conclusion : Avec un rôle certain dans la lutte contre les violences, les sages-femmes agissent et doivent améliorer ce dépistage, aidées par outils et formations. Quid des violences obstétricales, dont la profession est directement concernée