Cet article examine la source des oppositions de longueur des voyelles e accentuées des mots se terminant par -esse — par exemple presse [prε̄s] avec une voyelle longue et messe [mε̆s] avec une voyelle brève — et leur évolution jusqu’en français moderne.Les voyelles brèves continuent des [e] fermés de l’ancien français primitif et les voyelles longues des [ε] ouverts. Contrairement à ce qu’enseignent les manuels de phonétique historique du français, il n’y a donc pas eu de neutralisation entre ces deux voyelles dans tous les contextes pendant la période de l’ancien français.Cette distinction s’observe dans la norme parisienne du XVIe au XVIIIe siècle et y disparaîtra progressivement ensuite, alors qu’elle se maintient fidèlement au Québec.T...