En 1935, dans le Bulletin de la Société archéologique du Finistère, Daniel Bernard portait ce jugement : « les oeuvres du P. Maunoir [auteur jésuite] et de ses successeurs n’eurent aucune influence sur le sort du breton écrit. Au xviiie siècle, celui-ci était devenu un misérable patois tout farci de mots français ». Cette affirmation péremptoire conforte une idée reçue, encore de nos jours, dans les lettres bretonnes : à compter du milieu du xviie siècle, après un âge d’or aux limites chronologiques incertaines, le breton forgé par l’Église pour les besoins de l’évangélisation est devenu un « jargon mixte » – cette expression est de Théodore Hersart de La Villemarqué. Et il faut attendre le début du xixe siècle pour que le breton d’Église r...