Analyse féministe du syndrome postavortement : la déconstruction d’un mythe véhiculé par le mouvement pro-vie

Plusieurs groupes pro-vie soutiennent l’idée que les femmes interrompant une grossesse sont à risque de développer le syndrome postavortement. Or, même si ce syndrome n’a jamais été reconnu officiellement dans le domaine médical, il semble constituer une arme efficace utilisée par le mouvement pro-vie pour décourager les femmes de recourir à un avortement. S’inspirant d’une perspective féministe, cet article examine cinq difficultés pouvant avoir une incidence sur le bien-être des femmes qui interrompent une grossesse : les impacts d’une grossesse non désirée; l’oppression religieuse et patriarcale; les facteurs socio-économiques; les violences envers les femmes; et l’influence négative du mouvement pro-vie. Des pistes d’interventions pertinentes au champ du service social sont proposées.Several pro-life groups support the idea that women interrupting a pregnancy are at risk of developing the post-abortion syndrome. However, even if this syndrome has never been officially recognized in the medical field, it constitutes an effective weapon used by the pro-life movement to discourage women from seeking an abortion. Inspired by a feminist perspective, this article discusses five different issues which may affect the well-being of women who interrupt a pregnancy : the impacts of an unwanted pregnancy, religious and patriarchal oppression, socio-economic factors, violence against women, and the negative influence of the pro-life movement. Intervention strategies relevant to the field of social work are suggested